L’assistance d’un avocat en droit du travail est nécessaire pour l’employeur et pour le salarié. Pour l’employeur, parce que chacun sait qu’en cas de contentieux judiciaire, le salarié part avec un avantage certain devant le Conseil de Prud’hommes.
L’employeur doit donc être conseillé ; par exemple, en amont, sur le dossier à constituer préalablement à une mesure de licenciement (sauf congédiement immédiat pour faute grave ou lourde), les risques prévisibles découlant d’une mesure de licenciement, et sur le processus à respecter pour en limiter les conséquences financières.
Ensuite, pendant le déroulement de la procédure judiciaire, l’avocat saura mieux que quiconque répondre aux questions en évitant les pièges, puis plaider et démontrer l’impossibilité pour l’entreprise de maintenir le salarié dans ses effectifs.
Pour le salarié, l’avocat a également une forte valeur ajoutée afin de défendre énergiquement ses intérêts face à un employeur assisté par un juriste professionnel, et l’informer de ses droits, par exemple en matière de délais pour saisir le Conseil de Prud’hommes.
Institués en 1806, les Conseils de Prud’hommes sont en quelque sorte les « juges du travail ». Représentant les salariés et les employeurs, les conseillers prud’hommes sont eux-mêmes issus du monde du travail.
Compétence
Salaires, congés payés, primes, licenciement individuel… Le Conseil de prud’hommes règle les litiges qui surviennent entre les salariés ou apprentis et leurs employeurs à l’occasion du contrat de travail (contrat à durée indéterminée, contrat à durée déterminée, contrat d’apprentissage, etc).
Il est donc compétent :
La compétence des Conseils de prud’hommes porte seulement sur les litiges d’ordre individuel. Ainsi, les conflits mettant en jeu des intérêts collectifs n’en relèvent pas (élections professionnelles, interruption d’une grève, problèmes d’interprétation d’une convention collective ou d’un accord collectif entre une organisation syndicale et un employeur, etc).
Composition
Le Conseil de prud’hommes est composé de juges non professionnels qui ont été désignés paritairement sur proposition des organisations syndicales et patronales représentatives en fonction de leur audience respective. Les conseillers prud’hommes sont donc des acteurs de terrain conscients de la réalité des affaires auxquelles ils sont confrontés.
Le Conseil se divise en cinq sections autonomes correspondant aux différents secteurs d’activité :
Un président et un vice-président sont élus tous les ans pour gérer chaque section. Ces fonctions sont occupées alternativement par un conseiller salarié puis un conseiller employeur. Chaque section comporte différents bureaux. La saisine du Conseil de prud’hommes entraîne une procédure préalable de conciliation entre les parties devant le bureau de conciliation et d’orientation. Si les parties ne parviennent pas à un accord, elles sont renvoyées devant le bureau de jugement.
Le bureau de conciliation et d’orientation est composé d’un conseiller prud’homme employeur et d’un conseiller prud’homme salarié. Le passage devant ce bureau est obligatoire sauf exception. En effet, si le litige concerne une prise d’acte, la requalification d’un CDD en CDI ou une convention de stage en contrat de travail, l’affaire ne passe devant le bureau de conciliation et d’orientation mais est directement examinée devant le bureau de jugement, dans le mois qui suit la saisine. Durant l’audience, le bureau de conciliation et d’orientation incite les parties en conflit à trouver un accord. Chaque partie apporte ses explications et peut être entendue par les deux conseillers du bureau sans l’autre partie et dans la confidentialité. En cas d’accord entre les parties, le litige prend fin avec la rédaction du procès-verbal d’accord entre les parties. En cas de désaccord, l’affaire est renvoyée devant le bureau de jugement.Si le litige porte sur un licenciement ou une demande de résiliation judiciaire, alors le bureau de conciliation et d’orientation peut orienter les parties, avec leur accord, devant le bureau de jugement en formation restreinte (un conseiller prud’homme employeur et d’un conseiller prud’homme salarié). Cette formation doit statuer dans les 3 mois.
Si le litige porte sur un autre motif, alors le bureau de conciliation et d’orientation oriente les parties devant le bureau de jugement en formation de droit commun (deux conseillers prud’hommes employeurs et deux conseillers prud’hommes salariés). A la demande des parties ou si la nature du litige le justifie, le bureau de jugement est présidé par un juge professionnel.
Pour les litiges dont le montant dépasse 4000 euros, un appel est possible dans un délai d’un mois devant la Cour d’appel. Pour les litiges dont le montant n’atteint pas ce seuil, un recours pourra être exercé devant la Cour de cassation dans un délai de deux mois.
La formation de référé est compétente pour toutes les sections. Elle juge dans tous les cas d’urgence les affaires sans contestation sérieuse. Elle peut aussi prendre les mesures permettant de prévenir un dommage ou faire cesser un trouble manifestement illicite.
Le Conseil de prud’hommes comprend également un greffe, composé de greffiers et personnels de greffe.
Dans le cadre du renouvellement des Conseils de prud’hommes en 2017, les conseillers ne seront désormais plus élus mais désignés sur proposition des organisations syndicales et patronales représentatives en fonction de leur audience respective. Ils seront nommés pour un mandat de 4 ans.
Afin d’assister et représenter le salarié qui le souhaite devant le Conseil des prud’hommes, la loi a créé le statut de défenseur syndical. Ce dernier bénéficie d’autorisations d’absence rémunérées et devient un salarié protégé.
Le Conseil de Prud’hommes (CPH) est chargé de régler les conflits individuels entre employeurs et salariés liés au contrat de travail de droit privé (apprentis inclus). Le salarié (ou, plus rarement, l’employeur) qui souhaite le saisir doit respecter diverses conditions (démarches, prescription).
Saisine par le salarié
Quand saisir le CPH ?
Le Conseil de prud’hommes (CPH) peut être saisi pour résoudre tout litige apparu entre le salarié et l’employeur (ou entre salariés) durant la relation de travail ou à l’occasion de la rupture du contrat.
À l’inverse, le CPH n’est pas compétent pour résoudre :
Litiges concernés :
Le recours au CPH est possible en cas de conflit lié, notamment :
Délais de recours :
Pour que l’action soit recevable, le CPH doit être saisi sous certains délais. Ceux-ci varient selon la nature du litige. Au-delà, les faits sont prescrits.
Action en paiement de l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement (économique ou non)
Action tendant à l’application des mesures prévues dans l’accord portant rupture conventionnelle collective
Contestation portant sur une rupture conventionnelle
Contestation de la rupture suite à l’adhésion au contrat de sécurisation professionnelle (CSP)
Action en paiement d’une indemnité pour rupture anticipée
Contestation relative à la requalification d’un CDD en CDI
Action pour obtenir délivrance d’un document lié à la rupture du contrat (attestation Pôle Emploi certificat de travail)
• 12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
12 mois
12 mois
12 mois
•12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
• 12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
• 12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
A compter de la notification de la rupture
A compter de la date de la rupture du contrat de travail
A compter de la date d’homologation
A compter de l’adhésion du salarié au CSP
A compter de la rupture
A la date du dernier jour de présence chez l’employeur
A compter de la notification de la rupture
Dénonciation du reçu pour solde de tout compte
Contestation du motif et de la procédure de licenciement pour motif personnel
Contestation du motif et de la procédure de licenciement économique sans plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)
Contestation du motif économique (licenciement avec PSE)
Action relative à l’application des mesures du PSE
Contestation de l’application des critères du licenciement économique
6 mois
• 12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
• 12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
• 12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
• 12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
• 12 mois pour un licenciement notifié à partir du 23 septembre 2017 • 24 mois pour un licenciement notifié avant le 23 septembre 2017
A compter de la signature du reçu
A compter de la notification du licenciement
A compter de la dernière réunion du comité social et économique d’entreprise (CSE) ou de la notification du licenciement dans le cadre de l’exercice par le salarié de son droit individuel à contester le licenciement
A compter de la dernière réunion du CSE ou de la notification du licenciement dans le cadre de l’exercice par le salarié de son droit individuel à contester le licenciement
A compter de la dernière réunion du CSE ou de la notification du licenciement dans le cadre de l’exercice par le salarié de son droit individuel à contester le licenciement
A compter de la dernière réunion du CSE ou de la notification du licenciement dans le cadre de l’exercice par le salarié de son droit individuel à contester le licenciement
Salaires et autres créances salariales
Faits de harcèlement sexuel ou moral
Discrimination
Dommages corporels survenu pendant le travail
3 ans
5 ans
5 ans
10 ans
A compter du jour où le salarié a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant d’exercer son droit
A compter du jour où le titulaire d’un droit a connu ou aurait connaître les faits lui permettant de l’exercer
A compter de la discrimination
A compter du jour de l’intervention de l’accident de travail
Le salarié s’adresse au Conseil de prud’hommes :
La saisine du Conseil peut être formée par une requête adressée au greffe du Conseil de prud’hommes par courrier (recommandé ou non).
La demande doit comporter :
Pour effectuer sa demande, le salarié doit remplir le formulaire de requête aux fins de saisine du Conseil de prud’hommes (Cerfa n°15586*03). Le salarié remplit également le bordereau des pièces qu’il souhaite produire à l’appui de sa requête. Un exemplaire de la requête et du bordereau est adressé au Conseil de prud’hommes, auquel s’ajoute un nombre équivalent d’exemplaires que de défendeurs.
Maître Gérard DOUKHAN,Avocat en droit des affaires, spécialiste en droit commercial à Paris, avec mention spécifique « ventes de fonds de commerce », plaidant devant les Conseils de Prud’hommes depuis plus de trente ans, est à votre disposition pour vous conseiller, vous assister, et plaider au mieux de vos intérêts.
01 42 65 50 64
Article mis en ligne en août 2018.
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